Sais-tu que nous avons tous été livrés à la naissance avec l’outil parfait pour stopper nos émotions désagréables ? Avec même un déclencheur automatique ? Et que nous ne nous en servons pas. Enfin plus.
Pire : sais-tu qu’en essayant d’améliorer le système (qui était parfait au départ), nous avons quasiment tous branché le déclencheur automatique sur un autre canal qui intensifie automatiquement l’émotion dont nous voulons nous débarrasser ?
Quand j’ai appris ça il y a 2 ans, j’ai été scotchée.
Et quand j’ai rebranché le déclencheur automatique sur le canal d’origine, j’ai été bluffée.
Va chercher ta caisse à outils, je te donne le mode d’emploi dans la suite de l’article !
Les infos à savoir au préalable
Toute émotion est accompagnée de sensations physiques. Il ne peut pas en être autrement, même si on ne s’en aperçoit pas toujours (parce qu’on n’y prête pas attention).
En fait, c’est même ces sensations physiques qui nous informent – via notre mental – que nous ressentons une émotion.
Si les sensations physiques sont désagréables, les émotions sont désagréables.
Si les sensations physiques sont agréables, les émotions sont agréables.
Les sensations physiques, le mental, les émotions, tout est relié.
Et là dedans, il y a l’outil magique pour stopper net les émotions 🙂
Lequel ? Devine ! C’est fastoche, ça ne peut pas être les émotions donc c’est, c’est… ?
Le mental ? Je suppose que tu te doutes bien que ce n’est pas lui. Et tu as complètement raison. Le problème, c’est que c’est sur lui qu’on a quasiment tous branché le déclencheur automatique. Tu sais, la petite voix qui tourne en boucle dans ta tête dès qu’une émotion désagréable pointe son nez et qui ne fait qu’empirer la situation…
Alors, si ce n’est ni les émotions, ni le mental, c’est donc… ton frère les sensations physiques. Yes !
Nous pouvons donc passer au mode d’emploi pour stopper net toute émotion désagréable (les agréables aussi si tu veux) et, par la même occasion, rebrancher le déclencheur automatique à cet outil merveilleux qu’est le corps avec ses sensations physiques.
Mode d’emploi
- Étape 0 : Tu as une émotion désagréable
(L’émotion désagréable, ça peut être : la peur, l’inquiétude, l’angoisse ; la culpabilité, le découragement, le désespoir ; la haine, l’antipathie, la répugnance ; la honte ; l’agacement, la colère, l’impatience, la rancune ; la dévalorisation ; la tristesse, la déception, la consternation ; et tous leurs dérivés.)
Assieds-toi éventuellement à l’écart si tu le peux, pour t’isoler et te sentir en sécurité.
- Étape 1 : Ferme les yeux, pour une vraie coupure et pour mieux écouter ton corps.
- Étape 2 : Observe les sensations de ton corps. Il y en a forcément. Une, deux, trois sensations… Observe-les toutes.
(Ça peut être juste ton cœur qui bat plus vite, une boule dans le ventre, la gorge serrée, une douleur dans la nuque, les mains moites. Ça peut être aussi une sensation de chaud ou de froid, des fourmillements, des tremblements, des jambes en coton. Ou plein d’autres choses. La liste des sensations physiques est infinie !)
Observe-les juste avec curiosité, sans a-priori, et sans chercher à les soulager.
Juste un instant, mais à 100%, sans chercher d’explications dans ta tête.
Et après ?
Ouvre les yeux.
Ton émotion désagréable – colère, impatience, stress, tristesse, peur…-, a disparu.
C’est automatique et instantané.
Et si l’émotion est toujours là ?
Si on porte son attention à 100% sur les sensations de son corps, les émotions disparaissent. C’est systématique et purement mécanique.
Mais parfois, on laisse notre attention partir – aussi – dans les pensées (à cause de ce fichu déclencheur automatique qu’on a branché sur notre mental – alors qu’il était à l’origine branché sur notre corps).
Ou on est trop submergé par l’émotion pour la lâcher. Si l’émotion est trop forte, ça peut arriver.
Ou les sensations éprouvées sont trop désagréables, voire font peur même. Ce n’est pas souvent mais ça peut arriver aussi, je t’expliquerai pourquoi une autre fois.
Quoiqu’il en soit, ne force surtout pas. Refais un essai avec une petite émotion, entraine-toi avec des petites émotions, et lors de la prochaine grosse émotion, ça sera plus facile 🙂
Et si elle revient ?
Si le contexte qui a provoqué l’émotion est resté le même, il y a de fortes chances pour que la même émotion revienne, peu après, ou à un autre moment 🙁
Profite du fait d’être sorti-e de l’émotion pour relativiser ou t’éloigner de la situation.
Avec ces 2 étapes, l’effet n’est pas forcément durable mais il apporte déjà un réel soulagement face aux petites émotions de la vie de tous les jours.
Va plus loin !
- Fais-en une habitude
Nos journées sont ponctuées de multiples petites émotions désagréables qui pompent une bonne partie de notre énergie. Essaie sans !
Tente de les repérer (elles font tellement partie du décor qu’on ne les remarque même plus…) et de les stopper grâce aux 2 étapes. Fais-en une habitude jusqu’à en faire un automatisme. Tu verras, c’est énorme !
- Teste-le sur tes enfants et tes proches
Ton enfant est en pleurs, en colère, en panique ? Demande-lui de te montrer avec sa main (ou la tienne s’il a moins de 5 ans) où est sa tristesse, sa colère, sa peur dans son corps ? Tu verras, ça marche du tonnerre !
Avec un adulte, c’est plus délicat et moins certain… Mais tu ne risques rien à essayer. Et si ça marche, il t’en sera reconnaissant 🙂
- Libère définitivement certaines émotions désagréables
En fait, il y a… une 3ème étape. Une étape qui permet de désactiver définitivement certaines émotions désagréables. En gros, celles qui sont excessives et récurrentes, celles qui te font dire après : « C’est plus fort que moi ! ».
Elle est aussi simple que les 2 premières étapes.
Mais je préfère ne pas te l’expliquer dès maintenant car, comme le mécanisme (de la 1ère à la 3ème étape) est complètement naturel, il est fort possible que tu fasses cette 3ème étape naturellement, sans même le savoir. Et ça, c’est le top ! Ça veut dire que tu auras rebranché ton déclencheur automatique à sa place d’origine : ton corps et ses sensations physiques. Yesss !
Si je te l’explique, tu risques de mal le faire en voulant trop bien le faire. Ça serait ballot !
Mais promis, je te l’expliquerai dans un prochain article – si tu t’es bien entrainé-e d’abord avec les 2 étapes ! 😉
En attendant la 3ème étape, raconte-nous dans les commentaires comment se sont passées les 2 premières pour toi…
Crédit photo : © Pixaby